À l’aube de la vieillesse, Jean Marquis est conscient du fait qu’il a survécu à ses blessures. Sans objectif précis, il écrit ses songes. Au cours de ses nuits, il répare son ombre sombre, enterrée sous les aléas de sa vie dans la maison des coyotes. Une quête quotidienne, sans finalité, pour celui qui tente de soigner, par le souvenir de ses blessures, celles de la condition humaine. Il exprime sa révolte par l’écriture. L’infinie quête de justice, réalise-t-il, assujettit les carences du monde à des rôles de victime, d’un bourreau commun, le génie pascalien, tel qu’inculqué à son père. L’injustice la plus douloureuse exige une réparation. D’abord, le manque d’affection à son égard, brimée dès sa naissance : l’hémisphère émotionnel et créatif, en accord avec la main gauche, celle qui a peint son enfance, sa mère. Selon leur culture, beaucoup d’hommes, comme son père, ont méprisé et humilié leur conjointe, allant jusqu’à renier leur progéniture, ajoutant l’humiliation au mépris. L’auteur n’est pas guéri, il se soigne, seul, à couvrir les pages blanches de ses nuits sombres.
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